EQUIPE DE RECHERCHE /

Unité Mixte de Recherche 8215 « Trajectoires », Maison de l’Archéologie et de l’Ethnologie, campus de l’Université de Paris Ouest (Paris X) Nanterre : http://www.trajectoires.cnrs.fr/

 

PRINCIPAUX AXES DE RECHERCHE  /

Archéologie et art contemporain.

L’archéologie, indissociable en ses débuts de l’histoire de l’art, s’est rapprochée récemment du travail d’un certain nombre d’artistes contemporains, qui réfléchissent sur les vestiges matériels de nos sociétés. Ainsi a été réalisée en 2010, en collaboration avec l’Inrap et avec l’anthropologue Bernard Müller (Iris) la fouille du « Déjeuner sous l’herbe », une performance de Daniel Spoerri datant de 1983. Cette réflexion trouve son prolongement par d’autres travaux en cours, notamment avec la psychanalyste Céline Masson et le plasticien Michel Nedjar. Voir « bibliographie » et : http://www.dejeunersouslherbe.org/

http://www.inrap.fr/archeologie-preventive/Actualites/Communiques-de-presse/Les-derniers-communiques/Communiques-nationaux/p-11884-Fouille-archeologique-du-Dejeuner-sous-l-herbe-de-Daniel-Spoerri-a-Jouy-en-Josas.htm

Le problème indo-européen

Les recherches menées depuis 1980 nous ont conduit à montrer comment il n’y avait pas de solution archéologique simple au problème indo-européen, et comment par conséquent on devait s’orienter vers des modèles plus complexes de parenté entre les langues, avec des conséquences également sur les similitudes dans les structures mythologiques.

Voir « bibliographie » et : http://www.jeanpauldemoule.com/portfolio/demoule-j-p-2014-passes-les-indo-europeens-mythe-dorigine-loccident-seuil/

Néolithisation de l’Europe sud-orientale et fouilles de Kovacevo (Bulgarie), en codirection avec Marion Lichardus-Iitten

Kovacevo est l’un des plus anciens sites néolithiques d’Europe et sa fouille (1986-2007) a permis d’éclairer le fonctionnement de ces premières communautés agricoles et même temps qu’il était un chantier-école pour les étudiants de l’université de Paris I et d’autres universités. Il est en cours d’étude et de publication. Il s’accompagne de travaux à l’échelle générale des Balkans sur la néolithisation (notamment en Grèce) puis sur l’apparition des inégalités (chalcolithique).

Voir « bibliographie » et : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/entrees-thematiques_830/archeologie_1058/les-carnets-archeologie_5064/europe-maghreb_5066/bulgarie-kova-evo_19131/index.html

Programme franco-allemand (ANR/DFG) : « Émergence de la complexité sociale : enceintes, ressources et territorialité au néolithique. Recherches franco-allemandes sur la culture de Michelsberg » / « Die Anfänge sozialer Komplexität : Erdwerke, Rohstoffnutzung une Territorialität im Neolithikum : Deutsch-Französische Forschungen zur Michelsberger Kultur ». MK-Projekthttp://www.anr-mk-projekt.fr

C’est à partir de 5500 environ avant notre ère qu’une économie d’agriculture et d’élevage (leNéolithique) remplace progressivement en Europe occidentale l’économie traditionnelle de chasse et de cueillette. Mais, à partir de 4500 environ, ces nouvelles sociétés agricoles connaissent d’importantes transformations, d’ordre économique, social, technique et culturel. Le plus marquant est sans doute l’apparition dans le paysage de grands sites entourés de systèmes complexes de fossés et de palissades. Mais plus globalement on assiste à une exploitation intensive de ressources naturelles, roches dures, silex, sel, etc., tandis que des signes de différenciations sociales sont désormais perceptibles. Le présent programme se propose donc d’étudier plus en détail les causes, les formes et les conséquences de ces premiers mécanismes de complexité sociale en Europe. La culture de Michelsberg (MK), qui s’étend entre 4200 et 3600 environ depuis la Normandie à l’ouest jusqu’à la Sachsen-Anhalt au nord-est, à cheval sur la France et l’Allemagne, a été choisie dans la mesure où les données archéologiques sont abondantes, mais pas toujours synthétisées, où il existe une longue tradition de collaboration scientifique franco-allemande, mais aussi la possibilité d’échanges méthodologiques réciproques. C’est un large transect est-ouest qui sera étudié à titre d’échantillon. Une base de données globale regroupera de manière homogène les informations touchant aussi bien aux sites qu’à l’environnement (palynologie, etc.), aux techniques (production et circulation de l’outillage lithique, élevage, agriculture, production du sel, etc.). On cherchera à mettre en évidence comment s’organisait le territoire, entre grandes enceintes centrales à fonctions multiples, sites d’habitat ordinaires, sites funéraires, et comment s’effectuait le contrôle de la circulation des matières premières essentielles. Le programme, prévu pour trois ans à partir de 2010, combinera des interventions deterrain (prospections et sondages) très ciblées avec l’analyse et le traitement des données.

Programme européen BEAN : « Bridging European and Anatolian Neolithic », Action Marie Curie (Senior Advisor), programme coordonné par Joachim Burger, Université de Mayence :https://sites.google.com/site/beanresearchnetwork/home

BEAN is a Marie Curie initial training network (ITN). The aim of the BEAN training network is to educate a new generation of researchers that will be able to combine the important aspects of  prehistoric archaeology, palaeodemography, population genetics, biostatistics, and next-generation molecular genetics while developing specialized skills in their particular scientific discipline. The broader question of the Neolithisation of Europe will serve as an intellectual framework structuring the research and training opportunities provided by BEAN network participants. The BEAN network proposes to carry out much-needed research into the origins of settled farming life in Europe  and the Europeans themselves while training the next generation of European researchers in the cutting-edge techniques of three different research areas: Anthropology and Genetics, Simulations and Modelling, and Prehistoric Archaeology. These  scientific disciplines reinforce each other to form a robust research framework within which researchers in the BEAN network can approach one of the most pressing archaeological questions of our time: the Neolithisation of Europe.

The Neolithic first appears outside its core region in the Near East and central Anatolia after 7.000 BC, in the western part of Anatolia. This is a key staging area for the further spread of the Neolithic culture through Europe. The mode and tempo of the spread of the Neolithic remains problematic: although detailed chronologies of Neolithisation exist for individual regions, a precise and comprehensive Neolithisation theory is still needed for the entire area between central Anatolia and central Europe.

This Marie Curie International Training Network aims to build a new generation of students able to identify and address the main aspects of this crucial period for the future history of the entire Eurasian continent.The BEAN network focuses on demographic questions surrounding the dissemination of the cultural, technological, and biological components of the Neolithic from western Anatolia and the Balkans to the rest of Europe.  The following are the primary research questions of our network:

1. To determine the extent to which humans migrated (along with their domesticates) into  new lands during the establishment of the Neolithic in western Anatolia and southeastern Europe.

2. To understand the mode and tempo of the change from foraging to farming in the Neolithic of western Anatolia and southeastern Europe and the degree of cultural exchange between local and migrants populations.

3.  To reconstruct the patterns of circulation of raw materials, manufactured goods and ideas.

4.To map the population structure and estimate demographic parameters of the human  groups involved in the transition.

Programme ANR Obresoc : « Un observatoire rétrospectif d’une société archéologique: La trajectoire du néolithique Rubané » (dirigé par Jean-Pierre Bocquet-Appel) :http://www.evolhum.cnrs.fr/obresoc/index.html

Les données des sociétés archéologiques, de leur naissance à leur disparition, peuvent être considérées comme les résultats d’observatoires rétrospectifs, ayant éventuellement enregistré des impacts environnementaux. Le but de notre projet est donc de croiser des données archéologiques existantes des premiers agriculteurs en Europe, qui ont colonisé une aire allant de la Normandie et la Bretagne à l’Ukraine, appelée Rubanée (5750-4750 Cal BC), avec les données environnementales correspondantes, afin d’appréhender la réactivité et le degré de résilience du système socio-culturel de cette société archéologique aux impacts climatiques. Dans quelles circonstances environnementales et culturelles cette société apparut et disparut-elle ? Le succès d’une société peut être mesuré par son expansion démographique, lequel est en général corrélé à son expansion géographique. Quelles furent les aires géographiques de son expansion, de l’origine au zénith, éventuellement de son morcellement précédant sa dissolution ? Y-eut-il des variations environnementales corrélées au tempo de cette cinétique spatio-temporelle ? Notre projet intègre des disciplines paléoenvironnementales, bioarchéologiques, l’archéologie culturelle, la paléodémographie et l’économie, via une modélisation spatio-temporelle de la complexité allant du macro (variables exogènes environnementales) au micro-économique (variables endogènes) et leur interaction. Cette démarche pluridisciplinaire fournit le cadre à la création d’un outil de modélisation raisonnablement réaliste d’une trajectoire spatio-temporelle d’une société archéologique. Nous nous attendons à ce que notre projet fournisse des indications convaincantes sur les impacts des variables environnementales qui guidèrent la trajectoire du comportement humain à long-terme, dans le contexte des premiers agriculteurs néolithiques du Rubané.

Programme de fouilles de la vallée de l’Aisne, France. Voir « biblio » et  : http://asava.info/

Les fouilles de la vallée de l’Aisne, menées continument depuis 1971, ont été l’un des premiers programmes de sauvetage archéologique régional en France et cette opération a joué un rôle pionnier parmi celles qui ont permis l’émergence d’une véritable archéologie préventive. Les fouilles s’étendent du mésolithique jusqu’au Haut Moyen Âge. Mes propres recherches portent plus particulièrement sur l’âge du Fer.

Archéologie et société, archéologie et grand public (voir « biblio » et « médias »)

L’archéologie comme discipline est indissociable de sa pratique concrète au sein d’une société. De fait, j’ai été partie prenante des actions collectives qui ont permis l’émergence de l’archéologie préventive en France, des fouilles de la vallée de l’Aisne et de la création de la revue « Les Nouvelles de l’Archéologie » jusqu’à l’élaboration de la loi de 2001 et la mise en place de l’Inrap. Au-delà, j’ai consacré plusieurs travaux au rôle social de l’archéologie, y compris dans ses détournements idéologiques – notamment nationalistes. J’apporte enfin une grande attention à la diffusion de l’archéologie auprès du public.

Programme de recherche à l’Institut Universitaire de France 2011-2016 : « Trajectoires de l’Europe : six millénaires d’histoire globale » / « European trajectories: six millennia of global history »

Ce projet vise à comprendre de manière globale le parcours historique de l’Europe du VIIe au Ier millénaire avant notre ère, c’est à dire depuis l’apparition des premières sociétés agricoles jusqu’à l’apparition des premières villes, compte tenu du renouvellement considérable de notre information depuis deux décennies grâce à l’archéologie préventive. Ces six millénaires présentent en effet deux singularités par rapport à d’autres régions, Proche-Orient par exemple : d’une part ce parcours est beaucoup plus lent et long ; d’autre part il n’a pas été linéaire et progressif, mais a vu alterner de manière apparemment irrégulière des moments de hiérarchies sociales fortes et d’autres où les formes d’organisation restent modestes. On tâchera donc de faire la part respective des facteurs explicatifs d’ordre environnemental, politique, technique, social, économique, culturel, voire idéologique et de déboucher sur quelques grandes questions concernant l’origine des sociétés complexes et la définition des entités culturelles, en relation avec la culture matérielle et compte tenu des progrès récents de l’archéologie. Trois publications sont prévues.

Abstract : The aim of this project is to obtain a global understanding of the historical development of Europe from the 7th to the 1st millennium B.C., starting from the appearance of the first agricultural societies to that of the first towns, taking into account the significant body of new information provided by preventive archaeology over the last two decades. These six millennia present two peculiarities in comparison to other regions, such as the Near East: on one hand, this development was much slower and longer than in other regions, and on the other, it was not linear and progressive. On the contrary, it involved alternations of apparently irregular episodes of strong social hierarchies and others during which the forms of organisation remained modest. We will therefore attempt to determine the respective roles of environmental, political, technical, social, economic, cultural and ideological factors, and to raise a few major questions concerning the origin of complex societies and the definition of cultural entities in relation to material culture and taking into account recent progress in archaeology. Three books are designed.