TREUIL (R.), COMMENGE-PELLERIN (C.), COURTOIS (L.), DEMOULE (J.-P.) & MARANGOU (C.) 2004. Dikili Tash, village préhistorique de Macédoine orientale, I, Fouilles de Jean Deshayes (1961-1975), volume 2, Bulletin de Correspondance Hellénique, supplément 37, 325 p. et 150 pl.

TREUIL (R.), COMMENGE-PELLERIN (C.), COURTOIS (L.), DEMOULE (J.-P.) & MARANGOU (C.) 2004. Dikili Tash, village préhistorique de Macédoine orientale, I, Fouilles de Jean Deshayes (1961-1975), volume 2, Bulletin de Correspondance Hellénique, supplément 37, 325 p. et 150 pl.

J’ai rédigé la plus grande partie (334 pages sur 475) de cette publication collective. Elle concerne la fouille du site néolithique de Dikili Tash, en Macédoine orientale grecque, près de Kavala. Cette fouille, commencée dans les années 1920, a été poursuivie entre 1961 et 1979 par Jean Deshayes, puis s’est continuée jusqu’à maintenant sous la direction de René Treuil et Pascal Darcque du côté français, et de Haido Koukouli-Chryssanthaki du côté grec. Ce volume est consacré à la céramique des fouilles de Jean Deshayes et j’y ai étudié celle des niveaux dits du « néolithique récent » (Ve millénaire). Le site se présente comme un tell, dont les niveaux les plus anciens n’ont pas encore été atteints. Se succèdent des niveaux du « néolithique moyen », du « néolithique récent », du « bronze ancien » et du « bronze moyen ». Pour le néolithique récent, la typologie des formes d’une part, et des décors de plusieurs milliers de tessons (décors peints au graphite ou en noir sur rouge, ou encore incisés, avec une thématique très riche), m’a permis par l’intermédiaire de nombreux traitements statistiques d’établir l’évolution stylistique générale du site ainsi que les règles graphiques des décors. Un traitement statistique aussi poussé est jusqu’à présent relativement rare, en vraie grandeur, dans l’étude des sites néolithiques européens. La comparaison avec des sites proches (Sitagroi en particulier, fouillé par Colin Renfrew, ainsi que Dimitra) a débouché sur une chronologie régionale pour la Macédoine orientale, les sites se complétant les uns les autres. Cette séquence, fondée principalement sur la céramique, a ensuite été comparée de manière systématique et pointue à l’ensemble des régions voisines, à savoir la Grèce, la Bulgarie, la Macédoine et la Serbie et a permis de produire un tableau chronologique générale pour tout le néolithique balkanique. Cette chronologie est généralement reconnue et a été reprise par un certain nombre d’archéologues. Elle permet aussi de poser les questions de l’émergence dans cet horizon temporel de sociétés plus complexes.