L’Histoire, la France et l’Archéologie : quand les présidents de la République française s’y intéressent

Le président de la République a prononcé au Puy en Velay, le 3 mars 2011, un discours sur l’identité française, invoquant l’histoire et même l’archéologie. Avant lui, deux autres présidents de la République s’étaient exprimés sur l’archéologie et l’histoire de la France, François Mitterrand au Mont Beuvray en 1985, et Jacques Chirac au palais de l’Élysée en 2005. Qu’ont à dire les archéologues ?

On sait que le musée du Louvre, dans le palais des rois de France et au centre de la capitale du pays, ne contient pas d’objets archéologiques trouvés sur l’actuel territoire français. On sait que les fouilles du Grand Louvre, qui au début des années 1980 ont marqué un tournant radical dans l’histoire de l’archéologie préventive métropolitaine, sont à peine visible dans la muséographie du musée, un peu comme un remord caché. On sait que les objets archéologiques métropolitains ont été depuis l’origine (c’est à dire depuis Napoléon III) relégués au château de Saint-Germain-en-Laye, laissé presque en l’état depuis lors. On sait qu’aucun des « grands travaux présidentiels », incontournable institution de la Ve République, n’a jamais pris pour objet, ni la réfection de ce musée maintenant dit « d’archéologie nationale », ni la création d’un autre musée sur le même thème, sis dans la capitale et comparable dans son ampleur et son ambition au musée d’Orsay, à celui du Quai Branly ou à la Cité des Sciences – ou tout aussi bien aux grands musées archéologiques et historiques nationaux que l’on trouve dans beaucoup de capitales de l’Europe.

Politique et archéologie

C’est dans cette perspective qu’il faut situer les polémiques actuelles autour du projet d’une « Maison de l’histoire » implantée sur l’actuel site des archives de France. Il s’agit bien d’un projet présidentiel, mais le plus modeste, sur le plan budgétaire, de tous ceux qui l’ont précédé : dans sa définition actuelle, il n’occuperait que 10.000 m2 déjà existants sur le site des Archives de France, tout en mettant en réseau les musées nationaux d’histoire et d’archéologie, en particulier le musée de préhistoire des Eyzies et le musée d’archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye.

Ce projet et ces polémiques sont instructifs à plus d’un titre. On trouvera ci-joint quelques documents qui, entre autres, les précisent : la lettre ouverte de Pierre Nora à Frédéric Mitterrand publiée dans le journal Le Monde à la date symbolique du 11 novembre 2010, dénonçant un projet « inutile », souffrant du « péché originel » d’avoir été lancé pour « renforcer l’identité nationale » ; un texte de la CGT-Culture du 7 mars 2011 relevant que ce projet se fait d’abord au détriment des Archives de France ; et enfin le discours du président de la République au Puy-en-Velay le 3 mars 2011, consacré à l’histoire et « à l’identité de la France », et qui développe concrètement ce projet actuel de Maison de l’histoire de France.

Ce discours a été précédé par un autre sur un thème voisin, et tenu le 12 septembre 2010 à Lascaux à l’occasion du cinquantenaire de la découverte de la célèbre grotte, inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco mais gravement menacée. Il existe d’ailleurs plusieurs versions de ce discours, selon que l’on prenne l’officielle écrite, remise avant la prise de parole (ci-jointe), l’officielle « prononcée » plus improvisée (le protocole de la République précise que « seul le prononcé fait foi » : (http://www.elysee.fr/president/les-actualites/discours/2010/70eme-anniversaire-de-la-decouverte-de-la-grotte.9548.html) et diffusée sur le site de l’Elysée, et enfin la version officieuse, qui diffère des précédentes par certaines erreurs factuelles (sur l’homme de Neandertal ou le climat glaciaire) dues à l’improvisation et relevées par les medias. Ce discours de Lascaux traite de l’art préhistorique, de la conservation du patrimoine et évoque aussi le projet de Maison de l’histoire, en des termes très proches du discours du Puy.

Les discours des présidents de la République française touchant à l’histoire et à l’archéologie ne sont pas si fréquents. On a rappelé celui de François Mitterrand en septembre 1985 au Mont Beuvray, dû en partie à la plume de Christian Goudineau et prononcé à l’occasion de la proclamation de ce site comme d’ « intérêt national » (titre entre temps tombé en désuétude), au moment de la montée du Front national ; et celui de Jacques Chirac dix ans plus tard en janvier 2005, le plus directement archéologique et sans doute le moins lié à l’actualité politique immédiate, à l’occasion de la sortie des deux ouvrages consacrés aux vingt ans de recherches respectivement en France et à l’étranger (La France archéologique, vingt ans d’aménagements et de découvertes (Inrap/Hazan) ; Archéologies, vingt ans de recherches françaises dans le monde (Maisonneuve). J’en avais fait à l’époque un commentaire très officiel, dans un éditorial de la revue Archéopages (http://www.inrap.fr/archeologie-preventive/La-Recherche/Archeopages/Numeros-en-ligne/15-16-17-2005/Numero-15/Editorial/p-10346-Editorial.htm). On trouvera joints ici ces deux autres discours présidentiels.

Mon propos n’est pas de faire pour l’instant une analyse globale du discours du Puy en Velay, sur fond de débats politiques français actuels. Les commentaires dans ce registre n’ont pas manqué et peuvent être trouvés sans difficulté sur les sites de différents medias (par exemple :http://www.rue89.com/2011/03/04/sarkozy-arpente-la-france-chretienne-avec-ses-gros-sabots-193336 ; http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/le-discours-du-president-au-puy-en-90136 ; http://jeanmarcelbouguereau.blogs.nouvelobs.com/archive/2011/03/04/ce-parfum-de-vichysme-qui-flotte-dangereusement-sur-la-franc.html, entre autres). De même, la notion d’ « identité » mériterait pour le moins une discussion épistémologique et anthropologique serrée.

Trois thèmes de réflexion

Mais je ferai ici trois commentaires. Le premier est historiographique et très bref : il faut tout simplement lire en vis à vis ces trois visions officielles de l’histoire et l’archéologie de la France, émanant à chaque fois de la plus haute autorité politique du moment. Certes, le discours de Nicolas Sarkozy au Puy-en-Velay est plus historique qu’archéologique, mais il évoque les fouilles archéologiques sous la cathédrale de la ville, mentionne un site archéologique (le pont du Gard) parmi ces lieux qui « incarnent la France » et évoque un peu plus loin Lascaux, lieu du discours évoqué plus haut. Une comparaison fouillée entre ces trois visions du monde serait en elle-même éclairante et reste à faire.

Mon second commentaire est plus opportuniste. Le discours du Puy contient en effet plusieurs phrases qui peuvent servir d’argumentaires officiels lors de situations conflictuelles dans le cadre de l’archéologie préventive d’aujourd’hui, dans la mesure où est évoqué ce patrimoine que « nous devons […] transmettre aux générations futures » : « Ne pas s’occuper du patrimoine, c’est trahir l’histoire d’un pays », une phrase qui n’est pas sans faire écho à l’admonestation célèbre de Charles de Montalembert : « Les longs souvenirs font les grands peuples. La mémoire du passé ne devient importune que lorsque la conscience du présent est honteuse ». Ou encore, dit toujours le président de la République : « Avoir soin de notre patrimoine c’est au fond l’une des clefs de voûte du « vivre-ensemble » des Français ». Cette phrase nous rappelle cette fois les expériences sociales de diffusion de l’archéologie, faites par exemple par le service archéologique de Seine-Saint-Denis et la ville de Saint-Denis avec l’appui du député Patrick Braouezec (qui le relate dans un chapitre du colloque publié sous le titre L’avenir du passé, modernité de l’archéologie (Inrap/La Découverte, 2008). Les « journées portes ouvertes » sur les chantiers archéologiques en cours y rencontrent un grand succès, y compris auprès des populations d’origine étrangère, dans la mesure où elles leur permettent de mieux s’approprier et comprendre le pays et l’espace où elles vivent désormais.

Mon troisième commentaire est de revenir sur l’articulation entre l’archéologie et l’histoire, et sur la question des « origines », propos qui pourra sembler contradictoire avec le précédent. Le président de la République mentionne la découverte archéologique, sous la cathédrale du Puy, d’un baptistère du Ve siècle, « donc l’exact contemporain du sacre de Clovis et donc de la naissance de la France. Ce n’est pas rien ! ». La question posée est intéressante : c’est celle de savoir à partir de quand on peut parler de « la France ».

À propos des origines de la France

En 2008, le conservateur de musée Hervé Lemoine rédigeait le premier rapport d’étape pour la création d’une « Maison de l’Histoire ». Le projet s’appelait alors « Pour la création d’un centre de recherche et de collections permanentes dédié à l’histoire civile et militaire de la France » et l’institution proposée était envisagé aux Invalides, avant que l’on parle de Fontainebleau ou Vincennes, entre autres, puis maintenant du site des Archives nationales. Hervé Lemoine se demandait en conclusion : « Depuis quand la France ? ». Il envisageait trois réponses possibles : le baptême de Clovis, dans « une tradition monarchiste et chrétienne » forte de l’appui du général de Gaulle invoquant « nos quinze siècles d’histoire » ; les Gaulois, selon « la vision républicaine » des manuels scolaires, thèse qui, « paradoxalement et fortuitement », « bénéficiait d’une apparente légitimité dans le De Bello gallico de César qui donnait une description de la Gaule transalpine assez semblable, dans ses frontières, à la France du XIXe siècle » ; enfin, « une troisième vision, celle qui prévaut actuellement, considère que le territoire, l’Etat et la langue, de ce qui fut et est encore en grande partie la France, ne prennent une forme constante qu’à compter du partage de l’Empire de Charlemagne en 843, faisant dire à certains, symboliquement, que la France s’était faite de Verdun (843) à Verdun (1916) ».

Au-delà de ce dernier jeu de mot, on peut, en regardant une carte, douter que la « France » de 843 ait sur le strict plan territorial quelque chose à voir avec celle de 2011 : il lui manque les régions actuelles de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Rhône-Alpes, Bourgogne, Franche-Comté, Lorraine, Alsace, Bretagne et une partie de l’Auvergne et de Champagne-Ardenne … Le territoire français ne se rapproche de l’actuel qu’à partir du XIIe siècle au plus tôt, mais surtout du XVIe (cf. par exemple Joëlle Burnouf, Archéologie médiévale en France, Inrap/La Découverte, p. 100-101) et les historiens datent parfois de la bataille de Bouvines l’ébauche d’un sentiment d’appartenance, qui ne deviendra « national » qu’avec la Révolution.

Mythes et connaissance

Dans ce cas, pourquoi parler d’ « archéologie métropolitaine », d’ « archéologie nationale », de « France archéologique » ou même de « patrimoine archéologique », comme nous le faisons tous ? C’est une vraie question. Le terme notarial de « patrimoine » est contestable, tout comme l’anglais « heritage ». L’expression américaine, pour désigner l’archéologie préventive, de « cultural ressource management » (CRM), à connotation plus économique et d’ailleurs devenue peu à peu synonyme d’archéologie commerciale, a au moins le mérite d’être plus neutre. Paradoxalement, le terme allemand de « Bodendenkmalpflege », littéralement « soins-prodigués-aux-monuments-conservés-dans-le-sol », pour désigner les services archéologiques des Länder, est également plus neutre. De même, évoquer « notre mémoire » à propos des vestiges archéologiques, ce dont il fait abondamment usage en France et ailleurs, est également contestable. D’ailleurs la problématique anglo-saxonne de la « memory », dans l’actuel climat (même en déclin) intellectuel post-moderne de ces régions, considère la plupart du temps les constructions mémorielles et les « lieux de mémoire » comme des mythes à déconstruire. Il n’est pas nécessaire de revenir plus avant sur le rôle de l’archéologie dans la formation des identités nationales, rôle qui a fait l’objet d’une abondante littérature, et encore d’un colloque au Collège de France en décembre 2009.

C’est pourquoi il serait sans doute plus pertinent d’envisager l’archéologie en tant qu’elle est avant tout un instrument de connaissance pour l’étude des sociétés, quelle que soit leur ancienneté, une compréhension de la trajectoire de l’histoire humaine depuis ses origines, y compris avec les leçons qui peuvent en être tirées pour le présent (rapport des sociétés humaines avec leur environnement, évolution du climat, développement des inégalités, phénomènes urbains, etc) et, effectivement, pour le « vivre ensemble ». Le discours du Puy en donne d’ailleurs deux exemples, lorsqu’il mentionne d’abord la très ancienne présence juive sur l’actuel territoire français, confirmant une autre intervention du président de la République, cette fois le 9 février 2011 au Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), dans laquelle il avait évoqué les « racines juives » de la France, confirmées par les vestiges archéologiques : « Il existe en France des bains rituels juifs contemporains de nos églises romanes et des synagogues aussi ornées que des chapelles baroques »  (http://www.elysee.fr/president/les-actualites/discours/2011/diner-annuel-du-crif-retrouvez-le-discours-du.10628.html). C’était là l’un des résultats concrets du colloque coorganisé en 2010 par l’Inrap et le Musée d’art et d’histoire du judaïsme, et tout récemment publié (Paul Salmona et Laurence Sigal, L’archéologie du judaïsme en France et en Europe, Inrap et La Découverte, 2011, avec une préface du ministre de la Culture). Ce colloque avait rappelé entre autres combien les communautés juives étaient pour l’essentiel absentes de toutes les histoires de France officielles. (voir aussi la tribune publiée par les organisateurs du colloque dans le journal Le Monde : http://jssnews.com/2010/01/17/le-patrimoine-oublie-des-juifs-de-france). Second exemple donné dans le discours du Puy : l’évocation par le président de la république de l’influence et de la présence arabes, visibles dans la cathédrale de la ville – même si le texte du discours confond langue soufique et écriture coufique.

Ce qui vaut pour la France, vaut aussi pour l’Europe. Depuis quand peut-on parler d’Europe, et celle-ci a-t-elle des « origines » ? Le président de la république s’exclame en effet, à propos de l’affluence, sur les chemins de Saint Jacques de Compostelle (dont le Puy était l’une des haltes), de pèlerins venus de différents pays d’Europe : « N’étaient-ils pas les premiers Européens, ces pèlerins-là ? ». Les premiers Européens, tel était aussi le titre des deux beaux films, déjà maintes fois primés, réalisés en 2010 par Axel Clévenot, co-produits par l’Inrap et l’Institut national de l’audiovisuel, et diffusés sur Arte le 5 juin 2010 à l’occasion de la journée de l’archéologie. Mais dans ce dernier cas, il s’agissait des habitants de l’Europe depuis les origines, il y a environ 1,5 à 2 millions d’années, jusqu’à l’orée de l’âge du Bronze, il y a un peu plus de quatre millénaires. Quels sont donc les vrais « premiers » ?

Les responsabilités des archéologues et des historiens

Ainsi, la marge est étroite, entre l’exposition de faits historiques validés par l’archéologie, source de compréhension et de réflexion sur le passé et le présent, et l’instrumentalisation du passé au service de préoccupations (politiques, idéologiques, sociales, etc) du présent immédiat. Entre les leçons du passé et sa mythification. Tout comme le terme d’ « identité » ne peut s’employer sans définition préalable précise, le terme d’ « origine » peut facilement prêter à confusion. Il n’y a pas d’ « origine » de la France. Il y a un processus continu et permanent de mélanges, d’assimilations, de recompositions de populations sur un territoire donné, sous des formes sociales en constantes transformations. Selon les bornes temporelles et les échelles d’observation choisies, les éclairages varieront. L’actuel territoire français est parcouru par des humains depuis 1,5 million d’années au moins – comme le suggèrent les récentes découvertes de Lézignan-la-Cèbe, dans l’Hérault. Mais ces premiers humains n’étaient pas des « Français », pas plus que les Néandertaliens un plus tard, ni que les premiers homo sapiens il y a un peu plus de trente millénaires. Nul ne prétendrait qu’ils appartiennent à notre « mémoire » ou à notre « identité ». Pourtant leurs vestiges sont irremplaçables pour retracer la trajectoire de l’humanité.

Le sentiment d’appartenance collective, qui nous est à tous nécessaire, n’a pas forcément besoin de mythes pour exister. Le baptême de Clovis n’est pas « la naissance de la France ». C’est l’acte politique opportuniste d’un chef germanique pour mieux s’intégrer aux structures sociales existantes d’un fragment de l’empire romain déjà largement christianisé. La royauté française a peu à peu construit et enjolivé le mythe de ce baptême fondateur pour mieux asseoir dans le temps sa légitimité. Le dire ne met pas en péril l’actuelle communauté des citoyens français. Elle leur évite au contraire de construire leur collectivité et ses solidarités sur des falsifications historiques anciennes ou récentes, comme c’est le lot de beaucoup de mythes nationaux de par le monde. Pour les citoyens d’un même pays, seul compte en définitive le souhait de vivre ensemble au sein d’une même communauté nationale. Mais pour les archéologues et les historiens, leur devoir scientifique, éthique et citoyen, est de faire la part des mythes, de les décrire et de les expliquer, mais en aucun cas de les alimenter ni de les justifier.

Documents joints

Discours de Nicolas Sarkozy au Puy le 3 mars 2011

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Discours du Nicolas Sarkozy à Lascaux (version écrite) le 12 septembre 2011

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Discours de François Mitterrand au Mont Beuvray le 17 septembre 1985

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Discours de Jacques Chirac à l’Élysée le 14 janvier 2005

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Lettre ouverte de Pierre Nora dans Le Monde, novembre 2010

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Communiqué de la CGT Culture de mars 2011

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Bibliographie

Bernbeck R. & McGuire R. (eds) 2011. Ideology in Archaeology, University of Arizona Press, Tucson.

Bonis A., Burnouf J. & Demoule J.-P.  (eds) 1997. Dossier : Archéologie et passions identitaires, Les Nouvelles de l’Archéologie, 67, printemps 1997, p. 5-80.

Demoule J.-P. 1996. Clovis ou la fabrication d’un mythe, La Recherche, 291, octobre, p. 32-34.

Demoule J.-P. & Stiegler B. (eds) 2008. L’avenir du passé, modernité de l’archéologie, Actes du colloque du Centre Georges Pompidou (novembre 2006), Inrap et La Découverte, Paris.

Salmona P. & Sigal L. (eds) 2011. L’archéologie du judaïsme en France et en Europe. Inrap et La Découverte, Paris.

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